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Trek au Vanuatu
Gaua et le volcan Garet

Santo, les lagons turquoises

Dimanche 21 octobre: Efaté Port Vila - Santo Luganville - plage de Million Dollar Point

Nous faisons escale dans l’île de Santo pour une journée: en effet il n’y a pas de vol direct pour atteindre Gaua. A l’arrivée, le ciel est noir, ils viennent d’avoir un gros grain, la piste est détrempée. Cette île, surnommée Santo est la plus grande du Vanuatu. Luganville, 2e capitale, a joué un rôle important pendant la 2nde guerre mondiale. Le cacao, le café et les cocoteraies de Santo font partie des 1ères ressources exportées du pays. La viande de bœuf a la réputation d’être l’une des meilleures du Pacifique Sud et représente une grande partie de la production locale. Un minibus nous attend pour nous conduire dans un hôtel grand luxe par rapport aux hébergements précédents. Une bonne douche à l’arrivée s’impose avant d’aller manger. Le menu est très sympathique: un bon cocktail sans alcool à base de bananes, un super plat de bœuf en sauce qui ne dément pas la réputation et un pudding qui se laisse manger.

L’après midi est libre, Vanuatu - Santo - Million Dollar Point nous allons à la plage de «Million Dollar Point», site spectaculaire de snorkelling et plongée, envahi de poissons multicolores et de coraux poussant sur des équipements militaires américains, coulés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le nom Million Dollar Point provient du montant que les Américains réclamaient au gouvernement local pour céder ces équipements. Le gouvernement fit la sourde oreille, pensant que les Américains n’avaient pas d’autre choix que de laisser ces équipements pour rien! Erreur stratégique! Il y a beaucoup de vague et l’eau est brassée. Patrick se régale avec son masque et tuba dans cet aquarium pour le moins original. Au retour, nous allons faire un tour dans la ville de Luganville, qui se résume à une grande rue bordée de boutiques chinoises et de DAB: aucun intérêt. Pour le repas, nous essayons l’assiette de crabe des cocotiers qui devrait être bonne et copieuse. Quand les assiettes arrivent, c’est en effet très impressionnant, le crabe est énorme! C’est excellent et on se bat jusqu’au bout avec les pinces, les pattes bien dodues et même l’intérieur. Repus, nous allons nous coucher.


Gaua, le volcan Garet

Lundi 22 octobre: Santo - Gaua - danse de l'eau

Après une bonne nuit, je vais faire quelques brasses dans la piscine de l’hôtel. Les nuages sont déjà bien présents ce matin et les 1ères gouttes ne tardent pas. Nous partons à l’aéroport, direction l’île de Gaua. Comme d’habitude, sacs et passagers sont passés à la pesée. Nous décollons à 10h et atterrissons 40mn plus tard sur une piste en herbe. Avant de repartir, le commandant de bord fait le plein de son avion… au Vanuatu, il faut être polyvalent.

Vanuatu - Gaua - Orchidée

L’île de Gaua fait partie de l’archipel des Banks qui se situe au nord du Vanuatu. Au centre de Gaua se trouve une caldeira de vingt kilomètres de diamètre partiellement occupée par le lac Letas, le plus grand du Vanuatu, ainsi que le cône volcanique du volcan Garet, point culminant de l'île. Nous prenons nos sacs et partons à pied rejoindre notre campement à seulement 5mn de l’aéroport, un petit paradis entouré de fleurs, roses de porcelaine, orchidées et fougères arborescentes. On n’aura jamais dormi aussi près d’un aéroport, mais avec une piste en herbe et 2 avions par jour à Gaua, les désagréments sont plus que limités! En plus de l’avion inter-île, il y a un médecin qui se déplace avec un petit avion privé. Après l’installation des tentes nous profitons du soleil pour faire une lessive avant le repas. Ce dernier est excellent: petite tarte au poivron, poisson, salades puis une bonne brioche pour terminer. L’après-midi nous assistons à la danse de l’eau interprétée par un groupe de femmes. Nous avons ¾h de marche le long d’un sentier très fleuri, bordé de cocotiers, bananiers et roses de porcelaine. A l’arrivée sur la plage, une dizaine de femmes, revêtues d’un pagne de bambou et de fleurs nous accueillent et nous parent d’un collier de fleurs. Deux d’entre elles commencent à chanter, puis l’ensemble du groupe se dirige vers l’eau.

Une fois dans l’eau, Vanuatu - Gaua - Danse de l'eau elles chantent et frappent l’eau avec leurs mains. La surface de l’eau est utilisée comme résonateur ce qui donne un bruit de tambourin. C’est vraiment étonnant. Elles enchaînent une dizaine de danses et chants avec un rythme endiablé. Nous sommes comme scotchés devant ce spectacle traditionnel. A leur sortie de l’eau, elles nous distribuent un rafraîchissement. Vraiment un beau moment! Nous regagnons le campement, et pour les afficionados de lagon turquoise, un petit plongeon s’impose. Malheureusement, le ciel se voile. Adieu, bleu lagon de Gaua, mais cela ne nous rebute pas. Equipés de masque et tuba nous allons inspecter le fond: des coraux de toute beauté dont un bleu fluo et plein de poissons très colorés, un véritable aquarium grandeur nature. Vers 18h, c’est l’heure du kava. On ne déroge pas aux traditions. Au retour, un repas pantagruélique nous attend: riz, poisson, poulet, salade de papaye, de concombres, tomates, maïs grillé… vers 20h30, tout le monde se met au lit.


Gaua, approche du volcan Garet

Mardi 23 octobre: Gaua - volcan Garet

Après un début de nuit arrosé, le ciel est clair ce matin. Vers 7h45, on est prêts pour se mesurer au Mont Garet. Thomas nous a prévenu que c’était une journée éprouvante: 4h de marche environ jusqu’au lac Letas par le sentier dénommé par un groupe précédent sentier de la Fange , la traversée du lac en pirogue, puis 1h30 à 2h de montée assez raide jusqu’au cratère du Mont Garet qui culmine à 797m. Il fait chaud. Nous traversons un village, une cocoteraie, puis entamons le sentier dans la gadoue avec liane et tronc d’arbre. Le guide use de sa machette. Cela promet pendant 4h. Rapidement, nous prenons la 1ère averse de la journée, elle ne dure pas. Nous montons tranquillement dans ce que l’on peut appeler la jungle, avec une humidité maximale. Maxime, malade, doit rebrousser chemin, quelle déception. Des grondements au loin indiquent que le volcan est bien actif.

Vanuatu - Gaua - volcan Garet

Vers 11h, nous apercevons le Garet sur notre droite, il est dégagé, pourvu que cela dure. Vers 12h15, nous sommes au pied du lac Letas, très beau lac, avec le Garet et son panache de fumée blanc, rose puis noir en toile de fond. Le panache est à la hauteur de nos attentes, Thomas ne l’a jamais vu ainsi. En attendant les pirogues, nous pique-niquons. Vers 13h30 les pirogues ne sont toujours pas là: "c’est mauvais signe" nous dit Thomas, qui vient d’échanger quelques mots avec les 2 guides. Ces derniers craignent que les piroguiers, après consultation du sorcier, n’aient pas osé venir à cause du tremblement de terre de la veille, un peu plus au Nord et de l’activité assez intense du volcan (grondements très réguliers). Thomas décide d’attendre jusqu’à 14h. Nous scrutons tous le lac en espérant y voir arriver les 2 pirogues, mais plus personne n’y croit plus.

La déception, voire même la «hargne» se lit dans nos yeux. A 14h20, résignés, nous prenons le chemin en sens inverse. Nous comprenons maintenant, pourquoi au Vanuatu rien n’est acquis: il faut faire avec la météo, les traditions et les hommes. Pas facile pour nous occidentaux... Nous mettrons presque autant de temps qu’à la montée car il faut redoubler de vigilance pour éviter les glissades à la descente et les lianes qui font des croche-pieds. A l’arrivée au camp les bas de pantalon sont dans un état innommable. Une bonne douche nous requinque un peu avant le repas toujours aussi copieux. C’est bien fatigués, mais surtout profondément déçus que chacun va se coucher.


Gaua, au coeur des coutumes et rituels

Mercredi 24 octobre: Gaua - danse du serpent

Avant le lever, nous entendons une grosse averse qui s’estompe au moment où nous déjeunons. Nous partons vers 7h pour assister à la cérémonie de la danse du serpent. Faute de confirmation, Thomas attend jusqu’à 7h45, puis nous partons tout de même. A l'arrivée John s’entretient avec deux hommes et l’on devine tout de suite qu’il y a un problème. Je comprends le mot «promesse». Non, ce n’est pas possible que même cela, on n’y arrive pas!!! En fait nous apprenons qu’ils étaient prêts comme prévu, mais ne nous voyant pas, ils avaient tout rangé et ils partaient travailler au champ. Après négociation, nous attendons un peu pendant qu’ils se préparent à nouveau, ouf! Par contre, il se met à pleuvoir…

Nous entendons un bruit, Vanuatu - Gaua - Danse des serpents comme une corne de brume. John se dirige vers le bruit qui se rapproche. Nous arrivons en pleine forêt sur une belle place où trône un incroyable banyan. Ces lieux où se pratiquent les rituels sont appelés «Nasana». Un homme avec un pagne nous accueille et nous passe un collier de fleurs autour du cou, puis nous invite à nous asseoir sur un tronc d’arbre. Un autre homme, vêtu d’un étui pénien, commence à chanter tandis que 4 hommes sortent du tronc du banyan en dansant. C’est très impressionnant. Leur corps est peint de noir et de blanc avec une longue queue de la même couleur, représentant un serpent. Ils portent une coiffe pointue, annelée noire et blanche, masquant complètement leur visage. Ils ondulent lentement comme des serpents. Cette danse symbolique est superbe et l’on devine un enseignement sous-jacent. En fait la danse du serpent des îles Banks est un rite qui remonte à la nuit des temps: un homme aurait voulu muer tel un serpent. Il aurait retiré patiemment toute sa peau pour l'offrir aux Dieux. Cette danse perpétue le courage et la souffrance de cet homme.

Encore tous retournés, nous rentrons au camp et plions les bagages. Nous regagnons l’aéroport en fin de matinée. Il y a un petit marché où les femmes vendent du maïs, des gros haricots, des tomates cerise et même du lap-lap. Martine et Gaston se laissent tenter; l’un est sucré et l’autre salé. Nous arrivons en début d’après-midi à Santo où nous devons attendre jusqu’à 19h pour reprendre un avion pour Port-Vila car, malheureusement, il n’y a pas de vol direct entre l’île de Gaua et l’île d’Efate. La ville de Luganville manque tellement d’intérêt que nous décidons de rester dans l’aéroport.

Auteurs : Patrick et Corine Willemain