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Randonnée à Tenerife
Parc du Teide, ascension du pic du Teide

Mercredi 22 mai

Le parc du Teide, caldeira de las Canadas et montée au refuge Altavista

Dès 7h, nous sommes debout pour voir le lever de soleil sur l’autre partie de la côte. Le ciel est bien dégagé, mais le spectacle n’a rien d’exceptionnel: on ne peut pas gagner à tous les coups! Ce matin, nous avons quartier libre jusqu’à 12 h, car nous partons cet après-midi au refuge du Teide. Nous voilà dans le bus qui nous emmène en plein cœur de l’ile, dans le parc national du Teide. Le paysage change au fur et à mesure de la montée: la côte sud est ensoleillée, on atteint le brouillard à la ville de Vilaflor (1300m), le paysage devient alpin, le climat change et devient propice à la culture de la vigne. Nous continuons à nous élever dans la forêt de pins canariens qui apparaissent et disparaissent au gré des nuages. Puis, nous montons au-dessus des nuages et vers 2000m, un grand ciel bleu apparait et le terrain change totalement pour devenir un incroyable paysage lunaire!

La caldeira de las Canadas photo Ténérife Teide est très impressionnante avec ses 48km de circonférence. Le volcan, magnifique dôme conique, nous contemple du haut de ses 3718m. Il s’est formé il y a 170 000 ans. Vers 13h30, le bus nous laisse à environ 2300m. Nous prenons la nourriture pour ce soir et demain matin, car le refuge ne sert pas de repas. Après un rapide pique-nique, nous partons enfin… par une piste qui s’élève d’abord doucement dans un paysage désertique, quelques petits bouquets jaunes jonchent un sol aride ocre orangé. Sur notre droite, un très bel amphithéâtre naturel, au loin une majestueuse mer de nuages. On se croirait dans l’ouest américain et ses grands parcs, c’est splendide. Miguel et Ravi ne sont pas avares d’explications sur la naissance du volcan, le type de lave, les coulées, les bombes… nous mettons environ 2h pour atteindre le sentier qui s'élève rapidement en zigzag jusqu’au refuge Altavista à 3260m, où nous devons dormir ce soir. De-ci de-là, de grosses roches noires rondes provenant du volcan, qui, telles des boules de neige, ont grossi en dévalant la pente de lave en éruption.

rando Ténérife Teide

Nous sommes des fourmis dans un kaleidoscope de couleurs et de formes végétales et minérales: sol rouge orangé, bouquets floraux jaunes, roches noires, coulées de lave basaltique, ciel bleu irisé par quelques très fins nuages blancs, océan de nuages… Après une bonne pause, on repart. L’écart se creuse entre le peloton de tête et le peloton de queue! et il faudra 3 heures pour que les derniers atteignent le refuge. Là, il y a une très belle vue sur l’amphithéâtre éclairé par une lumière rasante qui projette l’ombre du pic du Teide, telle une pyramide ténébreuse. C’est tout simplement magique… Le refuge est très bien équipé pour un toit à cette altitude: 3 dortoirs d’une quinzaine de personnes avec lits superposés, une belle cuisine et même 3 distributeurs (boissons fraiches, chaudes et barres variées); le seul hic c’est qu’il faut monter ses repas.

En attendant les derniers, photo Ténérife Teidenous admirons la progression du soleil sur les montagnes qui nous entourent; ces dernières changent de couleur très vite, virant au grenat. Chacun s’installe dans les dortoirs, grignote. Quelques maux de tête et/ou de cœur se font ressentir, en raison du manque d’acclimatation. Vers 22h, tout le monde est couché, car la nuit va être courte. Le lever est prévu vers 4h30.


Jeudi 23 mai

Du refuge Altavista au sommet du volcan Teide

Après une très mauvaise nuit pour la plupart d’entre nous, un réveil encore plus matinal pour ceux qui n’avaient pas changé l’heure… un p’tit déj frugal, la troupe, lampe frontale sur la tête, s’ébranle lentement vers 5h40. À 26, c’est difficile surtout que les gens n’ont pas l’habitude des nuits en refuge, ni de la préparation d’un départ de nuit. Le ciel est étoilé, mais il ne fait pas très froid, le thermomètre indique 6° et il y a très peu de vent. Les lucioles éclairent le chemin qui grimpe de façon très efficace dès le démarrage, de quoi creuser très vite les écarts. Ravi, parti un peu vite de l’avis des derniers, s’arrête pour donner un cours d’astronomie. Alors qu’il fait encore bien nuit, les premiers randonneurs partis du refuge arrivent au sommet.

rando Ténérife Teide

Quant à notre groupe, nous progressons très lentement. Le soleil n’attendra pas que nous soyons au sommet pour pointer le bout de son nez. Au bout d’une heure, le jour se lève et nous pouvons éteindre les lampes frontales. Vers 7h, nous atteignons la gare d’arrivée du téléphérique à 3550m. Il ne reste plus que 170m; 30 minutes d’effort et nous sommes au sommet. Une forte odeur de soufre se dégage, cela sent le volcan! Le soleil embrase petit à petit les lieux, nous réchauffant quelque peu. Bonnet et gants sont tout de même les bienvenus, car le vent se lève. Nous découvrons l’ancien cratère du Teide qui s’illumine lentement, ainsi que l’immense caldeira, c’est magnifique. Nous immortalisons les lieux tandis que les derniers arrivent fatigués, mais heureux d’avoir réussi. Quelques petites fumeroles s’échappent du cratère, certains cailloux sont recouverts de soufre.

Une fois les photos prises, photo Ténérife Teide les organismes quelque peu reposés, il va falloir attaquer la descente, 1400m nous séparent de notre arrivée. Tout au long de la descente jusqu’à la gare de téléphérique, nous admirons le cratère du Teide avec la fierté d’être allés là-haut. Une bonne pause casse-croute s’impose avant de rejoindre le refuge. Le soleil nous réchauffe et c’est fort agréable. Chacun descend à son rythme, il faut rester prudent, car le chemin est parsemé de cailloux qui roulent assez facilement sous les pieds. Nous faisons un petit crochet vers une grotte de glace, où pendent 2 ou 3 stalactites. Puis, c’est reparti jusqu’au refuge où l’on va terminer de se restaurer. Ensuite, la fatigue se fait sentir et la descente nous semble interminable d'autant plus qu’il fait bien chaud maintenant. Heureusement que le paysage est toujours aussi beau. Nous retrouvons le car vers 13h-13h30 fatigués, mais comblés par nos deux journées dans le parc du Teide. Nous somnolons lors de la descente. À l’arrivée, nous avons une grosse barquette de paëlla pour nous requinquer. Ensuite, c’est baignade pour les uns, «comatage» dans les chambres pour d’autres tandis que les derniers font leur page d’écriture… Personne ne se fera prier ce soir pour aller dormir tôt, bercés par les vagues qui viennent s’échouer sous l’hôtel.

Auteurs : Patrick et Corine Willemain