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Récit et photos de trek en Islande
Egilsstadir et les fjords de l'Est

Lundi 13 juillet

Egilsstadir, Skipakletur, anse de Stapavik, fjord Borgarfjördur, Bakkagerdi

Au p’tit déj, nous rencontrons «le 5e élément», Gilles, du canton de Vaud en Suisse, qui est arrivé par l’avion du soir. Notre chauffeur arrive, mais, pas notre guide… on attend un peu… encore un peu… puis nous partons pour l’aéroport, où nous nous retrouverons certainement. Entre temps nous apprenons que notre guide s’appelle Kata et nous sourions, car nous pensons tous à l’inévitable jeu de mots! Finalement Kata arrive, un peu désœuvrée, car elle nous attendait à une autre guesthouse, problème de communication dû à l’agence.

Il est 7h10 Islande Egilsstadiret notre vol est annoncé pour 7h30. Nous prenons place à bord d’un ATR 60 à hélice. Notre vol doit durer une bonne heure, direction plein est. Très vite, nous sommes dans les nuages, et ce jusqu’à Egilsstadir. La météo annoncée n’est pas terrible: pluie pour les 2 jours à venir et ensuite, plus sec. Restons optimistes! Un minibus nous récupère à l’aéroport et après un arrêt à Netto, le supermarché local pour faire le premier approvisionnement, nous continuons jusqu’à Skipakletur, le point de départ de notre randonnée. Une fois équipés pour la pluie, car malheureusement la météo est juste, nous longeons l’Osar, rivière qui se jette dans la mer. Le sable est noir, la côte très découpée. Dommage que le temps ne soit pas de la partie. Mais, petit à petit, un semblant d’éclaircie nous fait espérer.

Islande Egilsstadir

Nous pique-niquons au niveau de l’anse de Stapavik, ancien port de déchargement, où de nombreux bateaux accostaient jusqu’en 1930, mais aussi belle plage de gravier et de sable noir avec un grand rocher au milieu, comme un énorme troll géant. Après s’être substantés, nous descendons sur la plage, c’est magnifique et le soleil est même de la partie pour les photos. Cette aiguille rocheuse, tel un géant malfaisant se reflète dans l’eau avec le va-et-vient des vaguelettes sur le sable noir… hum!!! Après cette séance photo, il faut remonter, car «la route» est encore longue nous dit Kata. Malheureusement, la pluie ne tarde pas et ne nous quitte pas de l’après-midi. Nous montons régulièrement jusqu’au col de Gönguskaro, arrivons dans le brouillard, descendons en traversant quelques névés, puis un terrain de mousse spongieuse. Nous longeons la rivière Göngudalsa jusqu’à la piste où le chauffeur nous récupère bien mouillés. Islande EgilsstadirNous passons le petit hameau de Njardvik puis allons jusqu’au hameau de Bakkagerdi au bord du fjord de Borgar (Borgarfjördur) en longeant la côte. Ce doit être très joli par beau temps! Nous logeons dans une petite maison au centre du village, rien que pour nous.


Mardi 14 juillet

Hafnarholmi, macareux, Brunavik, fjord de Kjolsvik, refuge de Breidavik

Au réveil, le plafond est toujours aussi bas et il se met même à bruiner, super!?! Le départ est prévu à 10 h cool, cool, ce sont les vacances, et même le 14 juillet. J’en profite pour faire un tour de village: je tombe sur une jolie maison recouverte d’herbe. Ce type de maison a été construite par les colons originaux d’Islande et fondées sur les longères des vikings, plus loin une église et un séchoir à poissons sur lequel pendent des têtes de morues. Nous partons en voiture pour le petit port de Hafnarhólmi.

Sur le promontoire Islande macareux se trouvent des colonies de macareux. Ils sont par dizaines dans l’herbe pour le plus grand bonheur des photographes et nichent ainsi que les pétrels fulmar dans les falaises dominant la mer. Les macareux sont des oiseaux migrateurs, au plumage noir et blanc, au corps ramassé et tout en rondeur. Les macareux ne sont en fait présents sur l’île que quelques mois dans l’année, pendant leur période de reproduction. Celle-ci se situe environ entre la mi-avril et la mi-août, avec des variations selon les années et selon les colonies. À cette période, les macareux se regroupent en de très larges (et bruyantes) colonies qui occupent des falaises entières. Islande macareux Chaque printemps, ce sont ainsi approximativement 10 millions de macareux qui viennent se reproduire sur les côtes islandaises, soit la grande majorité des colonies de macareux atlantiques. Mais, il est temps de commencer à randonner. Un petit retour en arrière sur la route nous ramène à un sentier sur la gauche qui grimpe bien, le tout sous la pluie.

Très vite, nous faisons floc, floc, sur le sentier devenu un véritable torrent. Nous longeons d’anciens poteaux téléphoniques sans fil, coupons le sentier, arrivons au col de Brunavikurskaro qui plonge sur la baie de Brunavik. Islande trek fjordsC’est une très belle plage en arc de cercle, au sable noir où les vagues de l’Atlantique Nord viennent s’échouer. Quel dommage qu’il pleuve, car l’endroit est magnifique. Nous longeons l’Osti, rivière qui se jette dans la baie. Nous profitons d’une brève accalmie pour pique-niquer. Ce n’est pas encore aujourd’hui que nous allons pouvoir faire la sieste, car la pluie reprend. Nous voilà repartis en descente pour rejoindre le pont qui enjambe la rivière. Ensuite, une belle montée nous attend jusqu’au col de Suluskaro d’où la vue, par beau temps, doit être superbe!

D’après le programme, les montagnes et collines de rhyolithe qui l’entourent offrent un véritable festival de couleurs… nous poursuivons par une grande traversée de pierrier. C’est gris, très gris même, mais la pluie a cessé. Kata vérifie l’itinéraire sur son GPS. On part plein sud, on zigzague, on s’embourbe… avant de rejoindre le sentier balisé. On descend dans le fjord de Kjolsvik puis apercevons le refuge de Breidavik qui se trouve sur une grande plaine. On longe de petits lacs d’où s’envolent courlis et pluviers. Le cadre est très beau, de belles pentes de rhyolithe, d’autres beaucoup plus claires, et au loin, de beaux rouleaux déferlent sur la plage.

Au refuge, Islande trek fjords il y a un grand groupe d’Américains et la salle n’est pas assez grande. Nous mangerons au 2e service à 20h. Nous sommes attirés par l’odeur des filets de truite que le guide américain fait griller. Sympa, il nous en donne un peu, c’est excellent et cela nous fera patienter. Kata nous a préparé une bonne sauce bolognaise et les américains ont laissé salade et poisson qu’ils nous proposent. On ne se fait pas prier! Puis, nous rejoignons le dortoir unique d’une trentaine de places. Gare aux ronfleurs!!!


Mercredi 15 juillet

Breidavik, lac de Gaesavötn, refuge d’Husavik

Au lever, le ciel est gris, mais il ne pleut pas. Beau temps islandais… Nous quittons la vallée colorée de Breidavik en direction des montagnes. Kata décide de ne pas prendre le sentier prévu, car il va être détrempé. Nous prendrons donc la piste, un peu monotone au bout d’un moment, au profil plat montant.

Islande trek fjords

Nous arrivons à une petite cascade qui se jette dans une rivière où nous sommes obligés de déchausser, mais, rien à voir avec les gués d’il y a deux ans, l’eau est juste au-dessus de la cheville et le courant est très faible. On monte ensuite jusqu’au lac de Gaesavötn où un semblant d’éclaircie donne un peu de lumière. Peu de temps après, sur la gauche, Kata nous montre le sentier qui monte sur la crête de Hvitserkur à 771m, l’une des montagnes les plus colorées d’Islande, par beau temps, cela va de soi. Bien entendu, nous ne tenterons pas l’ascension, en plus, il reste beaucoup de neige et il est fort probable que le blanc de la neige recouvre le rouge de la rhyolithe. Nous continuons donc et rejoignons une piste plus importante. Plus nous grimpons, plus nous sommes dans la purée de pois.

Il reste Islande trek fjords beaucoup de neige de chaque côté de la piste, plus d’1m50 qui a été taillé à gauche pour dégager la piste. Le vent se lève, Kata cherche un coin abrité pour pique-niquer, mais nous avons vite froid. Sylvie, qui mange si peu, prend la photo du jour, il faut expliquer que Sylvie est spécialisée dans la photo de pique-nique. Vous cherchez un photographe de pique-nique, c’est Sylvie qu’il vous faut! C’est maintenant reparti en descendant et très vite, après une belle cascade, nous apercevons le refuge d’Husavik dans la vallée étroite se terminant à l’Océan. C’est exactement le même modèle qu’hier, une maison verte avec une plus petite à côté pour les gardiens, une petite cabane, séchoir et douche chaude. Il est 15h et nos bagages, transportés par 4X4 arrivent en même temps que nous. Une petite lessive, une douche bien chaude, sauf pour Sarah et Sylvie, l’équipe de choc, qui met jeton par jeton dans l’appareil, là où il en fallait 4 d’un coup, et finalement se douche à l’eau froide!!!…ensuite, une petite bière pour se requinquer. Ce soir, nous partagerons le refuge avec un groupe de Français dont certains sont partis jusqu’à la plage et la petite église qui était encore en service jusque dans les années 70. Le temps brouillasseux ne nous incite pas à ressortir pour y aller surtout qu’il faut compter 2h A/R.


Jeudi 16 juillet

fjord de Lodmundar (Lodmundarfjördur)

Islande trek fjords

Pour ne pas changer, il a plu dans la nuit, c’est très humide au départ et le plafond n’est guère plus haut que les jours précédents. Nous partons vers 9h30 en direction du col de Grjotbrun, 400m de montée efficace. Les nuages montent également, mais pas aussi vite que nous! Kata passe un coup de fil pour régler l’intendance pour le trek suivant, puis on quitte la piste pour un petit sentier à droite dominant la falaise, à l’entrée du fjord de Lodmundar (Lodmundarfjördur). Une pause graine pour admirer l’entrée du fjord et attendre que cela se dégage un peu. On longe donc le fjord en haut, de nombreuses bécasses, courlis et pluviers nous accompagnent de leur vol majestueux et de leur chant mélodieux… Islande trek fjords les orchidées nous honorent de leur finesse… En bas, nous apercevons quelques maisons, d’anciennes fermes. Ce fjord était peuplé d’une centaine de personnes au début du XXe siècle du fait de la présence de terrains fertiles dans le fond et de la proximité de lieux de pêche accessibles.

Nous Islande trek fjordspique-niquons au pied d’une ancienne bâtisse puis repartons en direction du refuge que l’on aperçoit au fond du fjord. Du ciel bleu se dévoile petit à petit, peut-être le bout du tunnel? L’eau, quelques centaines de mètres plus bas devient de plus en plus bleue. Nous traversons quelques beaux torrents, se transformant en cascades qui se déversent dans le fjord. Nous traversons des champs d’orchis, jouons à saute-mouton pour franchir les petits cours d’eau, avant d’arriver au pied du refuge. Seul problème, un vrai torrent à traverser. Passerons sans déchausser, passerons pas? Les bâtons nous aident à nous équilibrer et à faire vite pour éviter les chaussures mouillées. Il est 16h30, l’heure du goûter. C’est toujours le même modèle de refuge, mais un peu plus grand que les 2 précédents. Nous allons visiter la petite église que nous apercevons du refuge. Patrick revient avec le matériel photo pour prendre la belle cascade juste à côté.

Un groupe d'islandais, venu randonner cette semaine, fête sa dernière soirée au refuge. Ils trinquent à gogo, chantent…, nous ne voulons pas déshonorer la France et donc, avec Sylvie et Sarah en tête, nous nous mettons à entonner les chansons du répertoire, en commençant par «Avanie et Framboise» de Boby Lapointe, et je ne résiste pas à vous chanter le premier couplet:

Boby Lapointe

Elle s'appelait Françoise,
Mais on l'appelait Framboise,
Une idée de l'adjudant
Qui en avait très peu, pourtant
Des idées
Elle nous servait à boire
Dans un bled du Maine-et-Loire
Mais ce n'était pas Madelon
Elle avait un autre nom
Et puis d'abord, pas question
De lui prendre le menton
D'ailleurs, elle était d'Antibes!
Quelle avanie!

Avanie et Framboise,
Sont les mamelles du destin!

Puis vint, la célèbre jument de Michaux et son petit poulain… Nous avons donc passé une bonne soirée, alternant chansons islandaises et chansons françaises. C’est, sur ces notes enchantées que nous rejoignons le dortoir, pour une super nuit à côté de celui que nous avons baptisé Helmut, allemand très souriant et sympathique, non c’est une blague, un vrai ronchon !!!


Vendredi 17 juillet

Lodmundarskridur, Seydisfjördur

Islande trek fjords

La nuit a été beaucoup plus claire, il y a même de nombreux coins de ciel bleu ce matin, mais également des nuages allongés qui généralement annoncent une perturbation… nous partons vers 10h en longeant le fjord pour rejoindre la plage de sable noir. À notre droite, nous admirons l’impressionnant «Lodmundarskridur» formé il y a des milliers d’années par une formidable explosion de la montagne volcanique voisine. Nous passons à côté d’une très grosse ferme en activité, quelques moutons paissent, trois par trois la plupart du temps, la mère et les deux jeunes nés au printemps. Au niveau de la plage, nous grimpons à droite et très vite dominons le fjord sous un ciel de plus en plus bleu. Le paysage est tout de suite plus beau. Nous faisons une bonne pause graine en mettant les gambettes à l’air. Profitons-en… Ensuite, nous longeons un beau torrent que nous allons devoir traverser. Bien qu’il n’y ait pas beaucoup de courant, Kata nous montre une technique qui permet de passer quand c’est remuant. La montée se poursuit toujours le long de l’eau.

Vient Islande trek fjordsl’heure du pique-nique, 1er pique-nique au soleil, bras nus et doigts de pied en éventail, immortalisé par… Sylvie, bien sûr. Nous traversons les alpages de Hjalmardalsheidi, qui fut pendant des siècles, la principale voie de communication entre les foyers isolés des fermiers de Lodmundarfjördur et le port et les commerces de Seydisfjördur. À mesure que nous grimpons, nous apercevons les sommets dominants les fjords du Sud. Islande trek fjordsUne fois au col, le grand fjord de Seydisfjördur apparaît dans sa totalité; il est beaucoup plus profond que les précédents: la mer se faufile entre d’impressionnantes montagnes sur près de 17kms, jusqu’au fond du fjord occupé par le village éponyme. La vue est superbe, c’est trooop beau: bleu pur du fjord, bleu éclatant du ciel, vert fluo de la mousse, avec les superbes montagnes dans le lointain, un pur régal. La descente dans le fjord se fait sur de grands névés, un vrai plaisir sauf pour Sylvie, pas très à l’aise avec la neige, mais que Sarah va «coacher». On en prend plein les yeux et il faut en profiter, car le mauvais temps est annoncé pour les jours suivants. On aperçoit de nombreuses maisons colorées au bord de la piste qui longe le fjord. Un minibus nous attend pour 16h en bas.

Islande trek fjords

Il va nous conduire au village de Seydisfjördur, magnifique petit port de pêche de 750 habitants, village complètement enclavé entre les montagnes Strandartindur et Bjólfur. Le fait d’être entouré de montagnes relativement hautes empêche d’ailleurs Seydisfjördur de disposer de lumière une bonne partie de l’année. Les cascades sont également nombreuses en arrivant près du petit port. La principale activité étant la pêche, notamment celle du hareng, les aller-retour de bateaux de pêche sont fréquents dans le fjord. Sur place on retrouve des maisons typiquement scandinaves et donc très colorées qui se reflètent magnifiquement dans la mer, ce qui fait de ce port l'un des plus pittoresques du pays. La petite église d’inspiration norvégienne bleu clair est le symbole de ce village.

Cela nous fait drôle de voir du monde, surtout qu’il y a un festival qui a attiré les gens. Nous sommes logés dans un centre international, ancien hôpital en plein cœur du village. Après une lessive, une bonne douche chaude, nous allons boire un coup dans un bar typique. Retour vers 20h, Kata nous a préparé de la morue salée, avec pommes de terre et carottes, que nous prenons dans la belle salle commune. Un régal. Ensuite, briefing pour la préparation du sac à dos pour notre 2nd trek de 5 jours en autonomie. Du froid et même de la neige sont annoncés pour les jours à venir. Super, l’été islandais quoi!!! Sylvie angoisse, car Kata a prévu les raquettes à neige. Il reste en effet beaucoup de neige du fait d’un hiver long et froid. Ce sera une grande première pour Sylvie…

Auteurs : Patrick et Corine Willemain