Récit et photos de voyage en Islande
Jokülsarlon, Skaftafell et le cercle d'or

Jeudi 23 juillet

Jokülsarlon, Parc National de Skaftafell: cascade de Svartifoss, de Hundafoss

Je me lève vers 4h pour voir le lever de soleil: c’est nuageux, mais c’est beau quand même, car quelques rayons percent à travers les nuages éclairant l’eau devant le glacier. A 7h30, le bus de ligne vient nous chercher pour nous conduire jusqu’à Skaftafell en faisant une pause à la lagune glaciaire de Jokülsarlon. Au départ, «il pleut comme vache qui pisse», c’est la plus grosse pluie depuis le début, mais d’après la météo norvégienne, le temps devrait se lever vers 11h. Difficile d’y croire, mais soyons fous…

La route est magnifique avec de superbes vues sur le front de glacier et les langues glaciaires. Comme prévu, le temps s’éclaircit et la pluie s’arrête même avant d’arriver au lac. Nous avons quartier libre jusqu’à 11h30 soit plus de 2h devant nous pour admirer les icebergs flottant dans le lac. Le Jökulsarlon est un lac glaciaire dans lequel vêle le Breidamerkurjökull, une langue glaciaire du Vatnajökull. Ce lac ou plutôt ce lagon est relié à la mer par la rivière Jökulsà qui ne fait que 400 m de long. Il est apparu au début du XXe siècle quand le Breidamerkurjökull a amorcé son recul. De magnifiques icebergs se détachent du front glaciaire et s'accumulent dans le lagon. Ils ont des reflets bleus ou verts selon la compression de la glace et sont striés de cendres noires, vestiges des éruptions fréquentes en Islande. Après plusieurs années de fonte, ces icebergs réussissent à passer l'étroit chenal qui relie le lagon à la mer et ils finissent leur vie sur la plage de sable noir sous forme de petits glaçons très découpés rejetés par la marée. Quel spectacle, tous ces monstres flottants avec pour toile de fond, le front glaciaire et les langues du Vatnajökull. Seule ombre au tableau, des centaines de touristes, mais dès que l’on s’éloigne un peu, ils se font plus rare.

Un phoque se ballade même entre les icebergs, il ne semble pas dérangé par cette horde de touristes. Que de photos, que de photos! il y a toujours un iceberg plus beau que le précèdent ou avec un éclairage différent ou encore avec une oie ou un canard devant… tout est prétexte à photo. De nombreux touristes prennent des canots à moteur ou des gros bateaux à roues pour slalomer entre les icebergs. Nous, nous choisissons l’option marche le long du lac. Patrick et Gilles iront même le plus loin possible pour se rapprocher du front glaciaire et ils pourront admirer de nombreuses bernaches nonnettes (espèce d’oie) et des sternes arctiques. Le ciel se dégage de plus en plus, éclairant différentes parties du glacier et faisant apparaître de beaux reflets nous obligeant à reprendre des photos en revenant sur nos pas.

À 11h30, tout le monde est dans le bus, direction le Parc National de Skaftafell. Depuis 2008, il fait partie du Parc National du Vatnajökull, le plus grand d’Europe. Situé au sud du Vatnajökull, il est entouré de trois langues glaciaires : Skeiðarárjökull (la plus grande vallée glaciaire d'Europe) à l'Ouest, Morsárjökull au Nord et Skaftafellsjökull à l'Est, et d'un impressionnant glacier l'Öræfajökull. Ces glaciers protègent la région des intempéries, ce qui permet à celle-ci d'être la région la plus ensoleillée du Sud de l'île. Le parc s'étend sur plus de 1700km² dont seulement 13% hors glaciers. Sur l'Öræfajökull, le volcan Hvannadalshnjúkur est, du haut de ses 2119m, le point culminant du pays. A l’arrivée, vers 12h30, nous récupérons le matériel de camping et allons choisir un emplacement. C’est un très grand camping bien aménagé. Nous sommes vraiment revenus à la civilisation. La tente mess est montée, chacun monte son dôme North Face tant que le soleil brille puis nous grignotons. Vers 15h, nous partons en direction de fermes enterrées. Tout est super balisé, une véritable autoroute. Ces fermes ne sont plus habitées, mais il est possible de les visiter, ce que nous faisons.

Ensuite, nous allons à la cascade de Svartifoss qui signifie «Cascade Noire». Ce qui fait la renommée de cette chute n'est pas sa taille ou sa puissance, mais les magnifiques formations d'orgues basaltiques qui l’entourent. Nous terminons par Hundafoss ou la cascade des chiens qui se jette par-dessus le bord d’une haute falaise encaissée. C’était le point de passage à gué où les cavaliers jadis franchissaient le torrent pour accéder aux fermes. Les chiens étaient parfois entraînés par le courant dans le précipice d’où le nom de la chute. Il ne faut pas traîner, car ce soir, c’est notre dernière soirée tous ensemble et Kata nous prépare le gigot. Et une surprise pour le dessert : banane chocolat chaud. Et pour changer, il se met de nouveau à pleuvoir, cela nous manquait!!!

Vendredi 24 juillet

Lac glaciaire du Skaftafellsjökull, Vik: les Reynisdrangar, cascades de Skogafoss, de Seljalandsfoss, Reykjavik

Au réveil, devinez quoi… il pleut! C’est le temps des adieux: nous quittons nos compagnons et Kata pour rejoindre Reykjavik une journée plus tôt, afin d’enchaîner sur notre circuit au Groenland. Eh oui, l’aventure continue! Ils partent à la journée vers le sommet de Kristnartindar qui culmine à 1126m, où par beau temps la vue sur les glaciers qui descendent des plus hauts sommets du pays est époustouflante. Nous n’avons qu’une petite matinée devant nous, car nous prenons le bus de ligne pour Reykjavik à 12h30 et nous nous contentons du lac glaciaire du Skaftafellsjökull. En 20mn, nous accédons à ce lac où flottent quelques icebergs avec en arrière-plan, le front du glacier. Sur les côtés, des pentes de rhyolite, mais le gris du ciel ne les met pas en valeur. Nous longeons le lac et le soleil perce juste ce qu’il faut pour que les icebergs se reflètent dans l’eau. Il est temps de rentrer, car il nous faut encore démonter notre tente. À peine dans le bus la pluie reprend. Encore un pique-nique sous la pluie pour nos amis!

Notre premier arrêt est à Vik, ou Vík í Mýrdal (baie de la vallée du marécage). C’est une localité située sur la côte sud de l'Islande qui compte moins de 300 habitants. Le village est un centre de service et de commerce pour les habitants des environs, étant donné qu'il s'agit de la seule commune dans un rayon de 70 km, Reykjavik est située à 187 km. Nous allons jusqu’à la plage de sable noir. Cette plage, bordant le village, face aux falaises du mont Reynisfjall, est une des plus célèbres d'Islande. On trouve dans la mer quelques colonnes de lave sculptées par la mer, les Reynisdrangar, qui seraient selon le folklore d'anciens trolls que le crépuscule aurait surpris hors de leurs cavernes. Nous profitons du soleil qui est revenu pour photographier ces fameuses aiguilles rocheuses, avec au premier plan des canards jouant dans les vagues.

Le second arrêt se fait à la célèbre cascade de Skogafoss. Haute de 60 mètres et large de 25 mètres, la superbe chute d’eau est issue de la rivière Skoga. Une légende locale raconte qu’elle renferme un coffre enfermant un trésor derrière la chute. Un jour, un enfant aurait d’ailleurs attrapé la poignée du coffre. Cette poignée se trouve aujourd’hui dans le musée folklorique de Skogar. Peu de temps après, nous nous arrêtons à la cascade de Seljalandsfoss, haute de quarante mètres, c’est la seule chute d’eau d’Islande derrière laquelle il est possible de passer en empruntant un petit sentier ce qui offre un nouveau point de vue et la rend plus impressionnante. Malheureusement, les 10mn d’arrêt du bus ne nous laissent pas le temps d’y aller. Dernière ligne droite pour une arrivée à Reykjavik prévue vers 19h30. Plus on s’en approche, plus le ciel est bleu. Le bus nous dépose à la gare routière et, tant bien que mal, avec nos gros sacs, nous rejoignons la guest-house Aurora, comme indiqué sur notre programme. Le gérant ne trouve pas nos noms, merci Allibert. Heureusement, nous pouvons joindre nos amis, fraîchement arrivés de Paris pour faire le Groenland avec nous: il y a eu un changement de dernière minute et notre guest-house se trouve un peu plus loin. Ils viennent nous aider à transporter notre barda, et après notre installation nous retournons chez Hornid en centre-ville pour le dîner. Au retour, pas une minute de répit, nous devons faire la lessive et nous doucher, car une nouvelle aventure redémarre demain pour 15 jours.

15 jours plus tard… le jeudi 6 août

Le cercle d'or: le parc national de Þingvellir, la cascade Gullfoss, les geysers de Haukadalur

Après ce trek au Groenland, et des étoiles plein les yeux, nous avons une journée de libre à Reykjavik que nous allons mettre à profit pour faire le célèbre circuit du Cercle d’Or. Il regroupe les trois sites touristiques les plus fréquentés d'Islande : le parc national de Þingvellir, la cascade Gullfoss et les geysers de la vallée Haukadalur. Le minibus que nous avons réservé vient nous chercher vers 8h pour une journée complète pour découvrir ce fameux Cercle d’Or agrémenté du cratère de Kerid et de la cascade de Faxi. Le chauffeur, tout en conduisant, nous donne des explications sur ce que nous allons voir tout au long de la journée.

Le parc de Þingvellir est un site géologique de grand intérêt. Il est situé sur un point de rencontre entre les plaques tectoniques nord-américaine et eurasiatique et l'activité sismique y est importante, comme en témoigne les failles et fissures présentent sur tout le site.

Gullfoss, la «chute d'or», est une succession de deux chutes d’eau situées sur la rivière Hvítá. Son nom provient de l'arc-en-ciel que l'on peut souvent voir au-dessus. D’une hauteur de 32 mètres et d'une largeur de 70 mètres, la chute de Gullfoss est alimentée par les eaux du glacier Langjokull, qui ont creusé ici un canyon de basalte et de palagonite. La chute est composée de deux larges cascades qui plongent en zigzag dans les gorges. Dans un bruit assourdissant, elles produisent un nuage de vapeur scintillant.

Le Strokkur est le geyser le plus actif d'Islande. Dans la vallée de Haukadalur, il est situé juste à côté de Geysir, le célèbre geyser qui a donné son nom à ce phénomène. Contrairement à Geysir qui peut rester dormant pendant des années, Strokkur est très actif et produit une éruption toutes les 5 à 10 minutes. Il projette de l'eau chaude dans les airs à une hauteur de 20 mètres.