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DIAPORAMA

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Récit et photos de trek:
le volcan Séméru

Au bout de nulle part, il y a le village de Ranopani à Java qui sera le point de départ de notre trek de 2 jours vers le volcan «SEMERU», le 4ème de notre périple, qui culmine à 3676m. Il est en activité continue depuis 1967 et est considéré comme très dangereux: forte activité explosive et nuées ardentes. En février 1994, une explosion a été entendue à 80kms, une nuée ardente de 11kms a traversé un village de Java faisant 8 morts et déposant 6 millions de m3 de cendres et de blocs. Actuellement le dôme de lave du volcan Séméru monte dans le cratère. Le mois dernier il était en très forte éruption et tout trek était interdit. La surface du dôme est percée de failles et de bouches éruptives dont l'aspect change à chaque explosion. Les explosions du volcan Séméru ont lieu toutes les 15mn environ, on observe une dizaine de nuées ardentes de 2 à 4kms par mois.

Avant le repas, c'est le briefing pour le matériel que nous devons prendre pour les 2 jours de trek. Cela promet d'être physique d'après le programme. Il est ensuite temps d'aller nous reposer pour la première nuit complète depuis longtemps. Le lever est prévu à 6h30! De bon matin 14 porteurs sont recrutés dans le village de Ranopani. Une fois le chargement effectué, nous partons en trek et empruntons un chemin pavé montant lentement à travers une forêt luxuriante. Après 2h30 de marche, le trek surplombe le lac de Ranu Kumbolo au pied duquel nous allons manger. Après un bon break, nous repartons pour 2h de trek: tout d'abord une bonne petite grimpette pour digérer puis le trek descend sur un lac asséché sur lequel nous découvrons des empruntes de panthères. Au fur et à mesure de notre avancée, le dôme du volcan Séméru se découvre de plus en plus crachant ses panaches de cendres sous nos yeux ébahis alors que les porteurs n'y portent aucune attention et s'amusent de nous voir prendre autant de photos. Rapidement, le trek arrive au camp de base situé au pied du cône sommital du volcan Séméru, nous montons les tentes et essayons les masques à gaz. Avec le soleil couchant, nous nous postons aux endroits stratégiques pour voir sous le meilleur angle le sommet du Séméru qui explose presque à la demande. C'est à la fois impressionnant et magique et chacun laisse libre cours à son imagination pour reconnaître telle ou telle forme animale dans chaque nuage de cendres.

La nuit est là et il ne fait pas chaud sur l'île de Java. Quelques "delicatessen" apportés de France (saucisson et Génépi) nous donne du courage pour affronter dmeain le maître des lieux, le vénéré Séméru. L'heure du lever s'échelonne de 23h30 pour les trekkers les moins rapides, 0h pour les intermédiaires et 0h30 pour les trekkers plus rapides, le temps prévu de trek pour la montée étant de 4h à 6h. Très rapidement, la montée en forêt devient raide et au bout d'1h30 nous atteignons un arbre isolé au pied du cône de cendres, c'est là que les choses sérieuses commencent: Bambang, notre guide, prend une sorte de rail que nous ne quitterons plus pendant tout le trek jusqu'au sommet du volcan Séméru. 3 pas en avant, 2 en arrière, à 4 pattes pour les uns (d'où l'utilité des gants), arc-boutés sur les bâtons pour les autres pour éviter de reculer et le trek est comme cela sur environ 500m de dénivelé avec une pente qui se redresse par moment... Le moral des troupes n'est pas toujours au beau fixe mais on essaie de se remonter le moral. On aperçoit les lumières du groupe de tête. La communication avec Bambang se résume à «stop and go», nous n'en voyons pas le bout mais finalement, après 4h de trek pour notre groupe, quel soulagement d'apercevoir les premiers, serrés les uns contre les autres sous le sommet du volcan Séméru pour se réchauffer en attendant le lever du jour. Ils sont là, frigorifiés depuis 1h.

Il n'est que 5h, il faudra attendre encore une bonne demi-heure pour que le jour se lève sur Java. Le vent s'est monté depuis un moment et la température est glaciale, c'est vrai que nous sommes à 3676m. Il y a quelques nuages mais la première explosion ne se fait pas attendre, c'est très impressionnant, le cratère est sur la droite, les couleurs sont roses, le sol, recouvert de cendres est jonché de nombreux blocs: cela n'est pas très rassurant. Puis c'est la 2ème explosion du volcan plus forte encore, les couleurs sont irréelles, le décor est fantastique, le Dieu Séméru ne se moque pas de nous. Finalement, le froid aura raison d'une partie du groupe qui entamera le trek de descente. C'est à ce moment là que Marie-Anne et Denis arrivent mais Isabelle et Narto, épuisés et frigorifiés ont fait demi tour. Nous devrons rester vigilants dans le trek de descente car il ne faut pas sortir du rail mais cela est plutôt agréable de pouvoir se laisser aller dans la cendre, les pieds s'enfonçant comme dans du sable. Plus le trek descend et plus nous réalisons tout ce que nous avons monté, quel exploit, rarement nous n'avons fait quelque chose d'aussi dur physiquement.

De retour au "camp de base" du Séméru, un super p'tit déj nous attend, c'est le réconfort. Vers 10h, tout est rangé et il est temps de continuer le trek car la journée n'est pas finie. En chemin, nous nous retournons régulièrement pour voir les dernières explosions du volcan Séméru, toujours avec autant d'émerveillement. Nous qui pensions retrouver la calme de la veille au lac pour manger, ce n'est pas ça, une trentaine d'ados vont passer la nuit et espèrent atteindre le volcan Séméru après 2 jours de trek, leur guide n'en n'est pas vraiment persuadé... Après s'être requinqués, il ne nous reste plus qu'à redescendre sur Ranopani, le point de départ du trek mais, la fatigue se fait sentir et cela n'en finit pas. Vers 17h30, nous reprenons le minibus pour rejoindre le village de Kalibaru à l'est de Java où nous sommes attendus par le chef du village. Il tient un hôtel fort sympathique où nous aurons le luxe de pouvoir dormir un peu, eh oui, c'est possible. le départ est prévu à 11h. Nous allons faire un tour dans le village en prenant une petite rue qui nous mène d'abord dans les cultures. Nous rencontrons Akus, «Ze farmer» sur sa mobylette chargée d'herbe pour nourrir ses 5 vaches. Nous arrivons à un village où les habitants se prêtent très facilement aux séances photos. Nous reprenons les minibus pour environ 5 ou 6h vers l'est de Java, qui se transformeront finalement en 9h. Les villages se succèdent sans interruption ou presque pendant tout le trajet. Partout des drapeaux indiquent «selamat datang», bienvenue en indonésien. Les villages de Java sont décorés pour la fête nationale qui aura lieu le 17 août. La circulation est dense, de très nombreux 2 roues et beaucoup de camions.

Auteur : Patrick Willemain