Rando bivouac Tour du Chambeyron
Cascades de la Stroppia, Maljasset, lacs Marinet

Tour du Chambeyron, 3ème étape

Saretto- Chiappera- Cascades de la Stroppia- Croce provenzale- Col Mary- Lacs du Roure (+1100m , -200m)

Après une nuit entrecoupée d’averses, il pleut au réveil. Nous attendons un peu mais il faut bien se résoudre à plier la tente sous la pluie. Nous descendons par la route au village de Saretto, très joli hameau. C’est fort dommage qu’il pleuve. Nous remontons sur Chiappera jusqu’au refuge Campo Base où nous décidons de faire une pause pour laisser passer la grosse averse. Les gardiens du refuge sont assez pessimistes concernant la météo: la pluie est annoncée pour la journée. Nous posons quelques questions sur notre itinéraire qui passe par le col de l’Autaret, que nous ne connaissons pas et qui peut s’avérer délicat à cause de la neige côté Italie et du mauvais temps. Nous jouons la prudence et modifions notre itinéraire pour le col Mary, col débonnaire qui permet de rejoindre la France. Après un bon café italien et un gâteau noisette, nous achetons une carte détaillée du Val Maira et nous voilà prêts à repartir sous la pluie. Cette dernière se calme au moment où nous arrivons sous la cascade de la Stroppia. Au moins cette année, elle n’est pas à sec… Avant de monter vers le Grand Collet, nous prenons donc quelques photos de la cascade, plus pour le souvenir car c'est noyé dans le gris.

C’est une piste assez raide jusqu’au hameau. Le ciel semble se dégager mais rapidement, de gros nuages noirs l'obscurcissent. Nous évitons la pluie et profitons d’une éclaircie pour pique-niquer au soleil. La Croce Provenzale, ce beau rocher à la forme si particulière, joue à cache-cache avec le soleil et les nuages. Nous laissons la bifurcation vers le Monte Bellino qui nous rappelle notre escapade avec Fil et Flo il y a 2 ans! Le sentier monte régulièrement. De nombreuses fleurs telles que les edelweiss et les asters jalonnent notre parcours. Nous arrivons au lago della Sagne del Colle où nous pensions bivouaquer. En fait, c’est un tout petit lac encaissé au bord duquel paissent de nombreuses vaches avec des clarines. Pas vraiment emballés, nous décidons donc de continuer sur les lacs du Roure, qui se situent à l’est du col de Mary. Au col, nous prenons une sente à droite qui, à travers un dédale de gros rochers et quelques cairns, nous mène au dessus d’un des lacs que nous supposons être le lac central situé à 2650m. Nous nous dirigeons vers lui et découvrons un emplacement bien délimité pour une tente avec au pied un foyer pour le réchaud. Que demander de mieux, que du bonheur!!!

Nous avons finalement fait une bonne journée avec environ 1100m de montée et 200 de descente. Une fois installés, nous prenons un petit goûter puis quelques gouttes nous obligent à rentrer sous la tente. Cela ne dure pas. Rapidement, nous prenons une soupe avant d’aller découvrir les autres lacs. En fait, il y a 5 lacs entre 2650m et 2760m. Nous suivons le sentier cairné, arrivons au lac septentrional puis continuons vers le lac supérieur 100m plus haut. Celui-ci est à sec. Nous redescendons vers un point de vue d’où nous dominons 3 des 5 lacs du Roure avec les aiguilles de Chambeyron en toile de fond. C’est superbe avec cette ambiance fantomatique due aux nuages vaporeux qui nimbent la montagne. Nous regagnons notre tente, faisons vite chauffer l’eau pour une soupe et le bolino car le ciel est de plus en plus menaçant. A peine rentrés sous la tente, les grêlons dansent devant nos yeux. A 20h30, nous sommes sous le duvet bien au chaud et entendons la pluie qui reprend, bientôt suivie de coups de tonnerre puis d’une nouvelle grosse grêlée. A demain…

Tour du Chambeyron, 4ème étape

Lacs du Roure- Maljasset- Lacs Marinet (+870m , -980m)

Après une nuit très agitée, il y a encore quelques nuages qui empêchent le soleil de percer. De gros grêlons jonchent le sol. Nous laissons la tente sur place et descendons vers 8h sous le soleil en direction du village de Maljasset pour se ravitailler à l’auberge de la Cure où nous avons commandé du pain, du saucisson et de la tomme. Nous passons à côté du lac occidental dans lequel se reflète la montagne. Nous rejoignons ensuite le GR où nous croisons un promeneur parti le matin de Digne pour la cueillette du génépi. Nous poursuivons notre descente vers la cabane supérieure de Mary. Nous commençons à croiser les randonneurs matinaux qui montent pour faire le tour des lacs de Marinet. Plus nous approchons de la vallée, plus nous croisons de monde, les derniers quittent le village au moment où nous y arrivons. En chemin, nous profitons de la belle lumière du matin pour prendre quelques photos.

A l’arrivée au village, nous allons directement à l’auberge de la Cure. Un écriteau sur la porte indique «de retour vers 14h30». Nous commençons à râler car nous étions convenus d’arriver avant 11h et il n’est même pas 10h30. Patrick frappe tout de même à la porte. Une dame ouvre, je me présente en lui dit que nous avons commandé de la nourriture. Elle n’est pas au courant et son mari est parti tôt ce matin faire les courses, dont peut-être les nôtres. Elle nous demande ce qu’il nous faut. Elle a du pain, de la tomme mais pas de saucisson. Mais comme elle prépare des pique-niques pour les clients du gîte, il lui reste du jambon. Cela fera l’affaire. Après un bon café accompagné d’une délicieuse tarte aux myrtilles, nous voilà repartis vers notre campement. Rapidement, nous doublons les derniers partis. Peu après la cabane de Mary, nous empruntons un sentier à gauche qui monte directement sur les lacs du Roure. Il est très bien cairné et assez rapidement, nous rejoignons le lac inférieur que nous n’avions pas encore vu. Il y a de superbes reflets.

Vers 13h30, nous sommes de retour à la tente. Nous mangeons avant de tenter une brève baignade puis, c’est la lessive et la sieste au soleil. Vers 16h, nous levons le camp, histoire de changer de décor, pour rejoindre les lacs Marinet non loin d’ici. En une 1/2h, nous atteignons le col de Mary. Quelle surprise d'y découvrir une boîte aux lettres en pleine montagne! Cette boîte aux lettres, la plus haute d'Europe, permettait autrefois aux ouvriers piémontais travaillant dans les carrières de Haute-Ubaye de rester en contact avec leurs familles restées en Italie. Le courrier y est toujours régulièrement relevé! Nous continuons vers le col de Marinet avant de redescendre sur le lac. Il est superbe mais il y a peu d’endroit de bivouac. Une fois la tente montée au bord de l’eau et le goûter pris, nous gravissons la crête rocheuse, pour jouir d’une vue panoramique sur le grand lac de Marinet. La température est fraîche mais les éclairages de fin de journée sont magnifiques, c’est beau tout simplement! Ensuite, il est temps de préparer le repas. Aujourd’hui, journée de transition et de repos, nous avons quand même monté 870m et descendu 980m!