Rando bivouac GR34
Saint-Malo, Dinard, Saint-Lunaire

GR34: Un nouveau sport est né, la rando baignade!

Saint Malo- Barrage de la Rance- Pointe de la Jument et de la Vicomte- Dinard- Pointe du Moulinet- Pointe de la Malouine- plage de Saint Enogat

C’est pas comme cela que nous concevions le calme… mais l’on s’y attendait: bavardages très tardifs juste derrière la tente, puis altercations un peu plus loin. Rien ne vaut un bon bivouac à la sauvageonne! Au réveil, le ciel est encore encombré de nuages qui s’estompent rapidement. Nous descendons vers 9h visiter Saint-Malo intra muros sous le soleil et sans la foule.

Cela vaut le coup, nous dominons la plage de Saint-Malo et ses mâts de bois servant de brise-lames, le Fort National, le tout sous un éclairage rasant, de quoi ravir les photographes. Après 2 bonnes heures de déambulation à l’intérieur des remparts de Saint-Malo, nous revenons au camping pour démonter la tente et repartir en direction du barrage de la Rance. Cette partie du GR34, à travers Saint-Malo, n’est pas très plaisante surtout que le soleil chauffe fort maintenant. Une fois franchi le pont sur la Rance, nous descendons au niveau du port de la Pagnais pour pique-niquer. Ensuite, le GR34, à flanc de falaise, devient très agréable avec, d’un côté une jolie vue sur Saint-Malo et de l’autre, sur Dinard. Le GR34 passe successivement par les pointes de la Jument et de la Vicomte avant de surplomber Dinard et la Baie du Prieuré.

Nous longeons de superbes manoirs ayant des accès privés à la plage. Le GR34 continue vers la Pointe du Moulinet, longe la plage de l’Ecluse et arrive à la Pointe de la Malouine. La fatigue se fait sentir et nous commençons à chercher un coin de bivouac. Ce n’est pas facile car, à droite du GR34, c’est la mer ou les plages et, à gauche, les villas se succèdent. Nous arrivons sur la belle plage de Saint Enogat, la première où il y a autant de monde. Il faut dire qu’il est 17h et qu’il fait bien chaud. Nous poussons jusqu’à l’établissement thermal et sa vue splendide sur la mer et repérons un superbe emplacement de bivouac, derrière un petit bosquet, à l’abri des regards et avec une vue imprenable sur la mer et sur Saint Malo au loin. Tout heureux, nous retournons nous baigner et nous reposer à la plage de Saint Enogat, puis nous nous attablons à la terrasse d'un restaurant dans le centre ville. Après un crabe farci et une choucroute de la mer, nous regagnons notre bivouac.

Au loin, Saint-Malo s’illumine petit à petit. Nous avons juste la place pour monter notre tente, nous sommes sur un petit ilot de nature sauvage, avec les récifs et la mer à nos pieds et pourtant nous sommes si près de la ville et du monde: vive le bivouac! La nuit s'installe... Le bruit des vagues s’échouant contre les rochers en contrebas nous berce et appelle le sommeil. Aucune comparaison avec la nuit précédente.

GR34: brume de mer, bateaux échoués, silence on filme...

Saint Enogat- Pointe de la Roche Pelée- Port Blanc- Plage de la Fourberie- Saint Lunaire- Pointe du Décollé

Nous avons mis le réveil, pour ne pas manquer le lever de soleil sur Saint-Malo. Sage précaution! Après une bonne nuit, bercés par le bruit des vagues, nous ouvrons l’œil à regret. Branle-bas de combat: nous sortons les appareils photos, le téléobjectif, les batteries, les cartes mémoires! Quel spectacle! Le ciel s'éclaire progressivement, d'abord rose puis orange. Des trainées nuageuses capturent la lumière et peignent le ciel de touches pastels puis fauves. Enfin, l'astre du jour, d'abord timide, fuse ensuite d'une lumière or au-dessus des remparts de Saint Malo, accompagné dans sa parade par les oiseaux de mer. Un grand moment photographique! Des pêcheurs sont à pied d’œuvre depuis l'aube, l'un d'eux a sorti une daurade. Nous traînons un peu avant de quitter cet endroit superbe et décidons de prendre un bain matinal. La plage de Saint Enogat est déserte ou presque. Nous rentrons dans l’eau facilement. La température est sensiblement la même qu’en journée, c'est-à-dire environ 18°. Les premiers touristes arrivent et nous quittons la plage à regret pour faire quelques courses pour le midi. Nous retrouvons notre GR34 bien aimé! Le sentier est vraiment très agréable: le GR34 longe la côte tantôt en hauteur, ou bien le long des plages. Nous passons à la Pointe de la Roche Pelée puis à Port Blanc, longeons la plage de la Fourberie.

Un petit sentier, un peu raide à la descente, juste de quoi décourager les touristes, mène à une belle anse sauvage. Nous sommes une dizaine de personnes, pas plus, l’endroit est paradisiaque. La mer est turquoise et le sable vanille, la plage est jonchée de quelques rochers noirs très lisses sur lesquels moules et chapeaux de gendarme ont élu domicile. Après la baignade, je me repose tandis que Patrick va prendre quelques photos «d’art». Une très fine poussière de sable vole. Patrick pense qu’il s’agit de l’évaporation de l’eau sur le sable car la mer descend. Nous comprenons vite qu’il ne s’agit ni de poussière de sable, ni de vapeur d’eau mais d’une brume de mer qui envahit très vite la plage. Nous repartons sur le GR34 après avoir mangé, espérant que cette brume disparaisse.

Nous arrivons sur la grande plage de Saint Lunaire et là, changement de décor, nous sommes plongés dans un film de flibustiers où dans un paysage fantomatique, la brume de mer enveloppe bateaux, bâtiments et... corsaires, avec un peu d'imagination. Nous nous régalons à photographier cette scène. Dans St Lunaire, c’est relativement clair, mais sur la mer, c’est la purée de pois. Nous poursuivons le GR34 jusqu’à la pointe du Décollé où il devrait y avoir une belle vue par temps dégagé… Il est 15h, cela ne vaut pas la peine de continuer. Nous décidons donc d’appeler le papa pour qu’il vienne nous chercher.

Le GR34 mérite sa réputation: il parcourt en effet des sites sauvages et préservés, des plages, des criques, des paysages dunaires, des pinèdes. Il traverse des cités historiques, des villes balnéaires; il est donc facile de s'y restaurer. Le GR34 permet l'été de faire de la rando-baignade, ce qui n'est pas désagréable. Nos deux endroits de bivouac étaient de toute beauté et l'on ramène de belles photos. Alors avis aux amateurs! Pour ceux que l’expérience tente, il parcourt tout le littoral breton sur 1400kms. Pour nous, c’est décidé, nous reprendrons ce GR34, un peu plus loin, sûrement à partir de Saint Cast et j'espère qu'un jour, une année, on arrivera à Saint Nazaire: ce sera notre St Jacques de Compostelle breton!