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Rando bivouac Ecrins - Champsaur
Méollion, Prapic, Dormillouse

Vendredi 29 août

Col de Parières - Lacs de Crupillouse - Les Gondoins - Les Borels - Méollion (+690m , -1590m)

Depuis le Col de Parières (2931m) il est temps de rejoindre le plancher des vaches, car la journée va être longue et le temps devient incertain. En descendant, il est plus facile de voir les cairns et en une bonne demi-heure, nous avons rejoint notre tente.

Le temps Méollionde démonter et de ranger les sacs et nous poursuivons la descente. Un chamois nous observe descendre les lacets un à un. Le sentier a beau être très bien tracé, il faut avaler les 1400m de dénivelé et les genoux s’en ressentent. Nous arrivons au village des Baumes peu après 12h bien contents de ne pas avoir fait l’aller-retour dans la journée comme les randonneurs d’hier. Un champ pour se poser et pique-niquer avant de repartir en direction des Gondoins, puis des Borels avant de remonter vers le hameau de Méollion. Nous sommes rattrapés par une averse avant d’arriver sur Méollion où nous faisons une pause pour laisser passer la pluie. La pluie cesse, il faut continuer vers «la pépinière» où nous avons prévu bivouaquer. D’après la carte, le terrain semble relativement plat. On verra…

Méollion

De nouveau, les gouttes nous attaquent, mais c’est juste pour nous faire peur. On laisse le sentier à gauche qui monte au lac de Cédéra pour s’élever à droite en direction du col d’Alibrande qui surplombe la station d’Orcières Merlette. On traverse un torrent, il est déjà 16h30 et le terrain semble relativement plat pour un bivouac. On décide donc de se poser au pied de ce qui doit être la pépinière. Après 1590m de descente et 690 de montée, on l’a bien mérité! Sous un ciel très noir, le soleil refait de belles apparitions ce qui nous permet de nous laver dans le torrent et faire une petite lessive. Le troupeau de moutons descend tranquillement tandis que nous soupons.


Samedi 30 août

Méollion - Roc d'Alibrande - Orciéres Merlette - Prapic - Saut du Laire (+1150m, -1100m)

Au lever, Méollion le sol est très humide, il y a quelques voiles nuageux. Nous sommes prêts à affronter la «pépinière». Cela monte à pic et nous nous demandons si nous n’avons pas perdu le sentier, mais non. Il zigzague ensuite entre les 2 ravines de façon régulière et efficace et se poursuit par un beau sentier balcon montant avec vue magnifique sur le col de Méollion, l’aiguille de Cédéra, le Vieux Chaillol et au fond, le massif du Dévoluy avec le pic de Bure et la falaise de Céuse. Vers 10h, nous atteignons une petite cabane, nous sommes à 2230m et c’est le seul endroit de bivouac possible depuis notre départ ce matin. On a bien fait de s’arrêter en bas hier, car, avec la chaleur et la fatigue, cela aurait été «duraille». De plus, ce matin, on profite pleinement de ce superbe balcon et de la fraîcheur. La prudence est de mise dans la traversée de quelques ravines sur un terrain schisteux. Une heure plus tard, nous rejoignons la crête surplombant la station. Nous décidons de faire un A/R au roc d’Alibrande pour avoir la vue sur la vallée de la Durance. Puis, nous nous dirigeons vers le sommet Drouvet qui est également l’arrivée d’un télésiège de la Station Orciéres Merlette.

Prapic

Pour éviter d’être trop longtemps dans le domaine skiable, nous coupons à travers pistes en direction du chalet Joubert. Il est déjà 13h15, une pancarte indique Prapic à 1h30, et nous n’avons plus d’eau ni de nourriture. Positive attitude: nous n’avons jamais été aussi légers!!! Nous descendons dare-dare sur Prapic que nos corps fatigués et nos esprits embrumés appellent tel l’Eldorado du randonneur. Enfin, nous l’apercevons, et un faux plat montant nous conduit au-dessus du village. Encore des lacets et des lacets, et quand nous pensons être arrivés, tel un mauvais rêve, le sentier s’éloigne et nous terminons par 10mn de montée sur la route goudronnée! Il est presque 15h. Nous nous arrêtons au premier troquet pour boire une bière et demander où se trouve l’épicerie. La serveuse nous répond: «A Merlette, ce n’est pas très loin en voiture,juste 4kms» Il fallait bien que cela arrive un jour, les dieux de la montagne nous ont abandonnés…au village, il n’y a que des magasins pour touristes qui vendent des marmottes qui couinent et des santons fabriqués en Chine. Nous commandons donc à manger: la salade du promeneur avec tomates, charcuterie, fromage et salade accompagné d’un côte du Rhône. La seule solution est d’acheter des salades à emporter pour ce soir. Voilà, c’est arrangé, nous terminons le repas par une superbe tarte myrtille/framboise, et bien repus nous repartons de Prapic en direction du Saut du Laire, 300m plus haut.

La pancarte Prapic indique 1h30. Il fait chaud; nous croisons de nombreux touristes qui en redescendent. C’est d’abord une piste carrossable, bien nettoyée qui longe des terrains cultivés avant de devenir un chemin. Après un long faux plat montant, 4 ou 5 virages bien raides nous mènent à une chapelle. À nouveau un faux plat avant la dernière montée et nous sommes sur le pont qui enjambe le Saut du Laire. Nous avons monté 1150m et descendu 1100m. L’endroit est idyllique: un beau terrain plat et herbeux, une rivière, une cascade et enfin une fontaine pour boire. Il est 17h30, l’heure de faire le thé avant le montage de la tente. Comme chaque soir, la température est agréable même une fois le soleil passé derrière les montagnes.


Dimanche 31 août

Saut du Laire - Col de Terres Blanches - Lac de Fangeas - Dormillouse (+800m, -1300m)

Prapic

Au réveil, le ciel est légèrement voilé. Aujourd’hui, nous bouclons la boucle en passant par le col de Terres Blanches qui nous permettra de basculer vers Dormillouse. Le départ est très tranquille, le temps de chauffer la machine puis les lacets s’enchaînent. Nous laissons le sentier qui monte au col des Tourettes que nous apercevons au loin avec ses deux rochers en forme de tours. Je peine un peu, la fatigue se fait sentir après 6 jours de marche. Après une longue traversée, un tas de caillou surmonté de terre blanche pointe le bout de son nez: c’est le fameux col des Terres Blanches.

Il faut Prapic une bonne demi-heure de montée avant de l’atteindre. Là, c’est la pause avant de se laisser aller pour 1300m de descente. Comme il a beaucoup plu cet été, le moindre cours d’eau se transforme en un petit lac pour le plaisir des yeux. Nous pique-niquons en terminant les restes de salade d’hier soir. Il est temps de rentrer pour se faire un bon repas au restau ce soir. Nous poursuivons vers le lac de Fangeas et apercevons le hameau de Dormillouse avant de basculer sur le parking. La cascade n’a jamais été aussi majestueuse, surtout en fin d’été. Le beau temps de fin d’été a attiré du monde, le parking est bondé. Nous avons monté 800m et descendu 1300m pour cette dernière journée.

Que dire de cette randonnée-bivouac? Vraiment à conseiller, pour son parcours original qui permet de découvrir le Champsaur, avec un temps très fort, le bivouac aux lacs de Crupillouse, sans aucun doute un des endroits les plus sauvages et majestueux du Parc des Ecrins

Auteurs : Patrick et Corine Willemain